ReynaShade2801481959 2025.04.13 04:41 查看 : 0
Tout de même, l’oncle ne sera guère plus vieux que le neveu, ajouta-t-il en riant. En ce moment même, un Michel Agrafeil, âgé de vingt-huit ans, n’était pas revenu au pays après le licenciement des « Brigands de la Loire », tué dans les grandes boucheries des derniers temps de l’Empire, ou peut-être prisonnier sur les pontons espagnols, ou dans les déserts glacés de la Sibérie ; on ne savait. Des cinq familles et des quelque quarante Agrafeils composant la communauté un siècle et demi auparavant, il restait en 1816 dix descendants des premiers colons associés, dont neuf étaient en ce moment attablés pour le repas des funérailles d’Annie, portée en terre le matin même. Pierre regardait amiteusement la pastourelle un peu émue, dont la jeune poitrine soulevait la brassière de serge brune. Ensuite étaient placés de chaque côté, par rang d’âge, tous les autres du nom d’Agrafeil : Jean dit Jeantil ; Élie dit Liou, autrement Cadet ; Cyprien dit Troisième, frères, âgés de quarante à cinquante ans ; Siméon dit Rousset ; Étienne dit Tiennou, à peu près du même âge ; Pierre, appelé le plus souvent Petit-Pierre, jeune garçon de dix-huit ans, et enfin Albine, petite drolette de quinze ans à peine.
Au bout haut siégeait le « maître » Bertrand Agrafeil, vieil homme de soixante-dix ans. Tous ceux-ci du même nom, hommes et femmes, représentaient avec Bertrand et Françoise les débris de la communauté agricole des Agrafeils, et tous étaient parents, comme venant originairement d’une souche commune divisée en plusieurs familles qui avaient toujours vécu et s’étaient alliées ensemble, de manière que leur parentèle formait un enchevêtrement impossible à démêler et ne pouvait s’exprimer que par le terme général de cousinage. À sa droite était Françoise Agrafeil, la « ménagère », fille ancienne aux environs de la cinquantaine. Elle était comme moi, vois-tu, elle n’avait pas l’idée du mariage, ajouta la vieille fille. C’était une bonne fille ! En finale, dit-il, c’était une femme forte comme un cheval, entendant bien les affaires du ménage, sachant soigner les cochons comme pas une, ne craignant point sa peine, et pas mauvaise pour deux liards. Je t’en ferai une autre plus jolie, tu verras… Talentis quinquaginta mulctatus fuit Demosthenes Orator, conuictus silenty Harpalo venundati : quæ summa efficit vicina quina millia auveorum Vngaricorum, quadringentos, quinquaginta quatuor, & dimidiato paulo plus.
Les descendants de Pierre Jouanny et de Charlotte de Vival sont armuriers à Bergerac, et, dans leur magasin, le plus beau de la ville, on voit dans un cadre original fait de quatre anciens briquets de grenadiers, la lettre de Lakanal adressée à leur bisaïeul. Grâce à une complaisance intéressée, son fils fut inscrit à l’état civil sous le seul nom de Roquejoffre ; et aujourd’hui, le fils de ce dernier est comte sans difficulté, et croit fermement descendre des anciens Roquejoffre, dont les titres sont perdus par le malheur des temps révolutionnaires. SAINT-SIMON (Henri, comte de), économiste et chef de secte, issu de la même famille que le précédent, né à Paris en 1760, m. en 1825, servit en Amérique dans la guerre de l'indépendance (1779), fut à son retour nommé colonel à 23 ans; quitta le service dès 1785 pour se livrer à des projets d'utilité publique, applaudit à la Révolution, dans laquelle il voyait une œuvre de régénération; fit, de 1790 à 1797, avec le comte de Redern, des spéculations sur la vente des biens nationaux, mais, frustré de ses bénéfices par son associé, il abandonna de bonne heure les opérations financières. Ça, c’est vrai, mais, objectait Tiennou, sans en vouloir dire du mal, elle était des fois un peu regardante.
Mais, à propos de ça, il y a là-haut un coffre plein de vieilles paperasses venant de Roquejoffre ; qu’en veux-tu faire ? Que veux-tu que j’en fasse ! C’était dans l’intérêt de la maisonnée ! Un vieillard qui passait m’a dit que c’était une patte de loup. Tous les ans, au carnaval, nous en vendions une douzaine de paires, sans compter les deux que nous mangions. Je le ferai en racontant deux opérations commerciales que j’ai eu l’occasion de faire. S’il y a un bon Dieu, comme c’est à croire, elle est à cette heure colloquée en paradis… Qu’y a-t-il, mon Dieu, William ? Oui, mon Pierre… Je t’aimerai bien, va ! Le Pierre avait déjà rempli presque un sac de châtaignes, non sans s’être épiné plus d’une fois les doigts après les bogues, lorsque, au loin, il ouït les aboiements colérés d’un chien et la voix d’une bergère criant : Au loup ! En voyant arriver courant le garçon armé d’une cépée coupée à la hâte, le loup lâcha la brebis étranglée, et après un coup de dent au chien rentra dans le fort.
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